Dans la fissure ouverte entre notre entendement et nos théories, il n'y a place que pour le doute, l'incrédulité.
Un corps que l'on serre, que l'on aime, voilà la vérité, voilà notre référence. Une âme qui s'envole pour vivre dans un éther insoupçonné, voilà le défi à surmonter.
Mathilde et Hortense.
Deux beaux portraits de femmes.
Elles sont fortes, combattives.
L'une va choisir sa vie et l'autre sa mort.
A travers ses confidences sur la guerre, la résistance, ses idées sur la vie, Hortense a transmis des valeurs à sa petite-fille Mathilde. Cette dernière va les suivre face à la maladie et à la mort. Elle va aussi devoir convaicre Renaud, son marri, depuis quinze ans d'accepter l'innimaginable et de la laisser partir dignement.
Après son départ, nous découvrons Renaud qui tout en étant là pour savait se tenir à l'écart pour la laisser vivre sa mort. Mathilde partie, il se laisse aller à son désespoir :"C'était donc ça la douleur des vivants. Cette griffure au fond du ventre, cette torsion permanente comme si l'on avait soudain essoré l'âme de tous sentiments, de toutes les douceurs." Il lui a fait le cadeau de la liberté de choisir sa mort par amour. Mais maintenant que faire ? Comment réapprendre à vivre à aimer ? Nous allons suivre son cheminement pour se reconstruire.
Gilles La Carbona nous livre une histoire magnifique, avec une grande justesse de ton, de la sensualité mais aussi beaucoup de pudeur pour un roman qui nous concerne tous par ses thèmes et les questions qu'il pose. Devons-nous voir l'autre souffrir jusqu'à en souhaiter la mort où l'aimons-nous assez pour le laisser partir dans la dignité quoiqu'il nous en coûte ?
Encore un grand merci à Gilles La Carbona qui a eut la gentillesse de m'offrir son roman, un auteur que j'apprécie pour son style et ses réflexions, et qui en plus parle avec talent du midi, région chère à mon coeur.
Hortense posait sur les êtres et les choses un regard doux et bon, toujours prête à extirper de chaque personne le meilleur qui sommeillait en elle.