Ne pas trouver prend du temps et s'en satisfaire plus encore.
J'ai profité de cet échange pour lui (Gérard Schmitt) demander s'il se souvenait du procès, en 1986, d'un espion roumain nommé Benedetto. De sa plume rieuse, il a rassemblé ses souvenirs : « Une histoire à la cornecul autour d'un agent secret du genre pleurnichard, qui avait affolé les chaussures à clous de l'agence locale de la DST aussi folklo que leur gibier. »
Pendant son procès, Vincenzo Benedetto passe manifestement un temps non négligeable à avoir les larmes aux yeux. « Je suis un sentimental. [...] J'ai une vie difficile. J'ai toujours essayé d'oublier mon passé », dit-il à la barre.
L'expert psychiatre appelé à témoigner a beau affirmer que l'accusé est un personnage à l'intelligence aïgue et pénétrante », les agents de la DST ont beau défiler pour assurer la cour de l'importance
Par tout un concours de circonstances un homme retrouve le fils de son frère porté disparu lors de la première guerre en Roumanie.
Ce dernier viendra en France mais est-il vraiment ce qu’il prétend être ? Se pourrait-il qu’il soit un espion ?
De là s’ensuit une histoire d’espionnage où de nombreux hommes politiques de l’époque, l’affaire du Rainbow Warrior, des services secrets et des malversations sont évoqués.
Fabrice Arfi, journaliste de métier, partage ses investigations. C’est bien écrit, richement documenté avec une bibliographie en fin de livre.
Bêtement, je suis tombée dans une zone d’inconfort, je n’étais pas en France à l’époque et rechercher les noms, les affaires m’a pris du temps en vain car ce n’est pas du tout mon domaine mais j’ai retenu certains propos qui m’ont donné à réfléchir :
Trente ans après les évènements, avec les passions qui se sont apaisées, et aussi le recul que j’ai par rapport à ma vie professionnelle*, j’ai pensé que c’était une occasion pour moi d’exprimer à la fois mes profonds regrets et mes excuses. D’abord à la famille de Fernando Pereira, notamment sa fille Marelle, pour ce que j’appelle une mort accidentelle et ce qu’eux estiment être un assassinat…
*Jean-Luc Kister, capitaine des nageurs de combat de la DGSE chargés de couler le bateau de Greenpeace.
Un ancien ministre de la République et un enfant du pays de la déclaration des droits de l’homme au service de la révolution d’Octobre et des goulags ? En 1992, quand survient cette épineuse révélation, Hernu n’est plus, mais Mitterrand, lui, est toujours président. L’affaire est une grenade dégoupillée.
Un récit très embrouillé, les principaux protagonistes sont morts et j’ai terminé ce livre sans en comprendre grand-chose ce que je n’aime pas du tout mais je sais que les contemporains de l’affaire y trouveront de l’intérêt. Cette lecture n’était pas pour moi.
Merci aux éditions du Seuil et à Babelio pour cette masse critique privilégiée.
Dans une enquête, il arrive qu'on trouve ce qu'on ne cherche pas. En détricotant, le système méthodiquement mis en place par Alberti et ses associés, mon père met la main en novembre 1987, sur une liasse de documents suspects lors d'une perquisition effectuée au sujet de l'OPES, une agence de publicité lyonnaise liée à Radio Nostalgie et au Parti socialiste, dont elle a assuré la communication durant les élections législatives et régionales de 1986. « Nous avons identifié ces documents comme des factures "faussement libellées", c'est comme ça qu'on disait », m'explique-t-il.
Concrètement, une entité A facture une entité B une prestation imaginaire, mais l'argent, lui, est vraiment versé afin de financer un objectif caché, donc potentiellement inavouable au regard du code pénal.