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histoire

2024-10-23T11:00:01+02:00

La troisième vie

Publié par Althéa

Ne pas trouver prend du temps et s'en satisfaire plus encore.

J'ai profité de cet échange pour lui (Gérard Schmitt) demander s'il se souvenait du procès, en 1986, d'un espion roumain nommé Benedetto. De sa plume rieuse, il a rassemblé ses souvenirs : « Une histoire à la cornecul autour d'un agent secret du genre pleurnichard, qui avait affolé les chaussures à clous de l'agence locale de la DST aussi folklo que leur gibier. »
Pendant son procès, Vincenzo Benedetto passe manifestement un temps non négligeable à avoir les larmes aux yeux. « Je suis un sentimental. [...] J'ai une vie difficile. J'ai toujours essayé d'oublier mon passé », dit-il à la barre.
L'expert psychiatre appelé à témoigner a beau affirmer que l'accusé est un personnage à l'intelligence aïgue et pénétrante », les agents de la DST ont beau défiler pour assurer la cour de l'importance

Par tout un concours de circonstances un homme retrouve le fils de son frère porté disparu lors de la première guerre en Roumanie.

Ce dernier viendra en France mais est-il vraiment ce qu’il prétend être ? Se pourrait-il qu’il soit un espion ?

De là s’ensuit une histoire d’espionnage où de nombreux hommes politiques de l’époque, l’affaire du Rainbow Warrior, des services secrets et des malversations sont évoqués.

Fabrice Arfi, journaliste de métier, partage ses investigations. C’est bien écrit, richement documenté avec une bibliographie en fin de livre.

Bêtement, je suis tombée dans une zone d’inconfort, je n’étais pas en France à l’époque et rechercher les noms, les affaires m’a pris du temps en vain car ce n’est pas du tout mon domaine mais j’ai retenu certains propos qui m’ont donné à réfléchir :

Trente ans après les évènements, avec les passions qui se sont apaisées, et aussi le recul que j’ai par rapport à ma vie professionnelle*, j’ai pensé que c’était une occasion pour moi d’exprimer à la fois mes profonds regrets et mes excuses. D’abord à la famille de Fernando Pereira, notamment sa fille Marelle, pour ce que j’appelle une mort accidentelle et ce qu’eux estiment être un assassinat…

*Jean-Luc Kister, capitaine des nageurs de combat de la DGSE chargés de couler le bateau de Greenpeace.

Un ancien ministre de la République et un enfant du pays de la déclaration des droits de l’homme au service de la révolution d’Octobre et des goulags ? En 1992, quand survient cette épineuse révélation, Hernu n’est plus, mais Mitterrand, lui, est toujours président. L’affaire est une grenade dégoupillée.

Un récit très embrouillé, les principaux protagonistes sont morts et j’ai terminé ce livre sans en comprendre grand-chose ce que je n’aime pas du tout mais je sais que les contemporains de l’affaire y trouveront de l’intérêt. Cette lecture n’était pas pour moi.

Merci aux éditions du Seuil et à Babelio pour cette masse critique privilégiée.

Dans une enquête, il arrive qu'on trouve ce qu'on ne cherche pas. En détricotant, le système méthodiquement mis en place par Alberti et ses associés, mon père met la main en novembre 1987, sur une liasse de documents suspects lors d'une perquisition effectuée au sujet de l'OPES, une agence de publicité lyonnaise liée à Radio Nostalgie et au Parti socialiste, dont elle a assuré la communication durant les élections législatives et régionales de 1986. « Nous avons identifié ces documents comme des factures "faussement libellées", c'est comme ça qu'on disait », m'explique-t-il.
Concrètement, une entité A facture une entité B une prestation imaginaire, mais l'argent, lui, est vraiment versé afin de financer un objectif caché, donc potentiellement inavouable au regard du code pénal.

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2024-10-12T09:46:43+02:00

La danse macabre

Publié par Althéa

_ Plus j'y songe, intervint Mesnard, et plus je me dis que le tueur ne l'a pas suspendu pour faire bicher la police.
_ Ben voyons ! grasseya Desnoyers. Il cherchait quoi, dans ce cas ? À refaire la décoration ?

Un excellent roman policier historique.

L'Exposition universelle de 1899 sert de toile de fond à d'horrible meurtres.

C'est une reconstitution fidèle de l'époque avec quelques impressions amusantes concernant la découverte de la Tour Eiffel par les visiteurs et les riverains.

Les personnages sont intéressants, l'aliéniste Simon Bloomberg est un personnage récurrent et certaines allusions sur le premier opus font que je le lirai prochainement.

Le tandem de policiers m'a beaucoup plu avec Desnoyers et Mesnard qui à l'aube du XX siècle s'intéresse à de nouvelles méthodes d'investigation.

D'où viennent les mains momifiées ? Quel est le lien avec ces hommes assassinés ? Une histoire où l'ésotérisme en vogue à l'époque n'est pas pour rien.

Si les soupçons se portent sur un prestidigitateur, rien n'est certain car tout n'est qu'illusion.

Une enquête passionnante où l'on ne s'ennuie pas.

Je ne connaissais pas Jean-Luc Bizien mais sa connaissance de l'époque et sa façon de la récrééer m'ont impressionnée. 

Le roman comporte un bonus, les premières pages du troisième volet où Simon Bloomberg semble en bien mauvaise posture.

Tous mes remerciements aux éditions L'Archipel pour ce service de presse. Cet avis ne concerne que moi.

#Lesenquêtesdelaliéniste # NetGalleyFrance

Et je ne vous parle pas de la manie qu'ont les Peaux-Rouges de scalper leurs ennemis* ou de conserver des morceaux de leurs victimes, qu'ils font ensuite sécher et arborent avec fierté comme autant de preuves de leur bravoure au combat !
* En réalité, la pratique barbare du scalp futd'abord celle de certains colons. On engageait des tueurs pour éliminer les Indiens des territoires envahis. Les « chasseurs » étaient payés à la pièce et, pour preuve de leurs terribles agissements, rapportaient ces sinistres trophées. Persuadés que cette humiliation infligée aux cadavres leur interdisait l'accès au paradis des guerriers, car c'est par la chevelure que le Grand Esprit les y emmenait, les Indiens se sont mis à rendre la pareille à leurs ennemis.

Et voici un extrait des prochaines aventures de l'Alièniste qui se déroulent dans les catacombes. Notre ami est en bien mauvaise posture. De quoi allécher le lecteur, attiser sa curiosité, laisser vous tenter.

 

 

 

Bloomberg garda lèvres closes. Il luttait contre le flot de pensées qui tournoyaient en lisière de son esprit, prêtes à le submerger, à le jeter à terre, en proie à la confusion, à la terreur.
« Frayeurs infantiles, diagnostiqua-t-il. Peurs irraisonnées, ancrées au fond de tous les êtres - quels qu'ils soient ! -, et toujours promptes à ressurgir à la première occasion... Savoir les identifier. Endiguer le phénomène. Ne surtout pas se laisser emporter, se concentrer sur l'instant présent. »

Le troisième opus s'intitule :

Les fantômes des catacombes.

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2024-10-03T15:18:27+02:00

Une cuillerée de miel

Publié par Althéa

Si vous vous sentez une envie d'escapade dans le Lubéron, ce roman est pour vous. Gilles La Carbona excelle dans les descritions du midi.

Ensemble ils allèrent sur le plateau de Valensole, une étendue de calcaire cultivée essentiellement de lavandes. Une marée bleue unique à perte de vue. Un spectacle de carte postale où tous les tons se mélangent du clair pastel à l'indigo, toutes les nuances dansent sous le ciel céruléen. La chevelure hérissée des pieds de lavandes dressant fièrement au ciel leurs épis colorés, embaumant l'atmosphère, régalant les abeilles et les yeux du promeneur nonchalant. Dans le bourdonnement des insectes, à la faveur d'un vent léger balayant les fleurs.

Tout à la fois roman contemporain et roman régional.

Ça pulse les senteurs, les teintes et la douceur de vivre du midi.

Le Mas de Lauzet est un gite tenu par Honorine, une sacrée bonne femme au franc-parler et au lourd secret. Se voyant vieillir celle-ci cherche un gérant qui l'aidera et s'occupera de son trésor, ses abeilles…

Thomas que son amie vient de quitter éprouve le besoin d'un grand changement et répond à l'annonce d'Honorine.

Éva, pianiste de renom, vient au Mas en quête des origines de sa maman. Depuis peu elle a repris sa vie en main.

Le onzième roman de Gilles La Carbona m'a charmé par ses thèmes : changer de vie, choisir sa fin de vie, connaître ses origines. Comme toujours l'auteur fait preuve d'une grande justesse de ton dans les rapports des différents personnages.

Une histoire douce comme une cuillerée de miel, à savourer sans modération.

Et un coup de coeur pour Honorine.

Elle l'entraina sur la terrasse. De ce promontoire ils dominaient toute la plaie de la Durance.
Au fond un timide et scintillant ruban bleu serpentait à travers un lit blanc de galets. Au loin les sommets des Alpes enneigées se détachaient sous un ciel céruléen.
_ Regardez, écoutez. Ça fait plus de 60 ans que mes yeux se posent sur ces paysages, sans jamais se lasser ni trouver de laideur dans ces courbes, ces couleurs, ces impressions. Toute cette solitude me parle, elle en fera autant avec vous.

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2024-09-15T10:14:49+02:00

Chronique d'Évariste t.2 : Le temple de paris

Publié par Althéa

Les nerfs de ce dernier étaient périodiquement mis à rude épreuve par Arnaud. Après l'une de leurs nombreuses altercations, le vieux copiste lui avait asséné : "On ne peut discuter avec vous ; vous ne comprenez rien de toute façon... Moi, je tiens la plume et vous le seau ou le balai. "Ce à quoi Simon exaspéré avait répondu qu'il allait les lui fourrer à un certain endroit...

Et nous voici arrivés sain et sauf dans Paris. Chronique d’Évariste se poursuit en alternance avec les récits de Leïla (Clothilde) et Yokébed (Céline). L’arrivée au temple sera attristée par l’installation de Yokébed dans sa belle-famille. Nous rencontrons enfin Géraut de Villeneuve.

Petit à petit, tout le monde s’installe dans l’enclos. Simon s’occupe des étuves, Leïla traduit de vieux textes arabes, Évariste doit souvent s’absenter pour les affaires de son maître.

Géraut est un homme très intéressant, habile, dévoué à la cause du Temple, manipulateur, faisant courir des rumeurs et entouré d’une foule d’espions  pas toujours recommandables.

C’est l’occasion de découvrir Paris, ses ponts à péage, sa cour des miracles, l’auteur en profite pour rendre hommage à Victor Hugo à travers le personnage de Pasarica.

Dans cet opus, beaucoup de nouveaux personnages. L’Ordre des chevaliers du Temple souhaite conserver ses droits et rester indépendant. Une alliance avec les hospitaliers n’est pas bien vue. Des complots, des rumeurs, des maladresses : la tête de Baphomet, le Roi coincé dans l’enclos par un peuple en colère et  qui les jalouse : leur demeure est plus grande. Un roi qui cherche a tout prix à remplir les caisses de l’État quitte à s’approprier les biens des juifs et leur faire quitter le royaume. Jusqu’où ira-t-il ? Géraut gagnera-t-il la partie contre un terrible adversaire : Guillaume de Nogaret ?

Malgré sa pièce maîtresse qui n’est autre qu’Évariste et son précieux don. Une course contre la montre s’est engagée.

Nos amis dont je ne vous parle que très peu vont vivre des heures bien sombres. Car à Paris les morts, les arrestations, les coups bas fleurissent mais quelques personnes leur porteront assistance.

Une deuxième partie très sombre où Seth Horvath continue à nous tenir en haleine malgré la noirceur des événements. Néanmoins l'auteur  conserve son sens de l’humour et ses personnages ont toujours autant de répartie surtout nos deux demoiselles.

À lire absolument pour découvrir tout ce à quoi nos amis vont échapper avant d’attaquer le troisième tome.

Merci à l’auteur pour ce SP via Simplement pro.

Une seule requête cependant...
_ Quelle est-elle ?
_ Que sur ma tombe soit indiqué : "Ci-gît Évariste. Il a toujours écouté son maître".
_ Bah ! Je ferai plutôt marquer :"Ci-gît Évariste, il n'en a toujours fait qu'à sa tête"...

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2024-09-11T19:37:54+02:00

Chronique d'Évariste

Publié par Althéa

De fait l'expérience m'avait enseigné qu'il suffit parfois d'utiliser un denier de vérité pour camoufler le plus gros des mensonges.

Un contexte historique passionnant le Moyen-Age, les croisades et les templiers peu de temps avant leur arrestation. Des personnages qui n’ont rien en commun, que rien ne devrait rapprocher à première vue : une musulmane, une juive, deux croisés et pourtant…

Évariste est mandé par son maître Géraud de Villeneuve pour trouver qui est favorable aux  templiers. Le temps presse, les rumeurs courent au sujet d’une arrestation des templiers. Le roi Philippe IV a grand besoin d’argent.

Évariste est un chevalier du temple brillant, intelligent, non-conformiste (il voyage seul), il a aussi un don bien particulier.

Tout au long de son enquête, il va sauver Leïla, une jeune musulmane. Retrouver un vieil ami, Simon, chevalier du temple avec qui il a combattu à Saint Jean d’Acre. Il  acceptera aussi d’emmener sous sa protection Yokébed, une jeune file juive retrouver son promis à Paris. Et c’est ainsi qu’une compagnie peu ordinaire se trouve en route pour Paris.

C’est une bien belle histoire dans laquelle on entre de suite, Seth  Horvath a un véritable talent de conteur, le tout agrémenté par de solides connaissances, avec l’usage des expressions de l’époque et de nombreux mots en latin, juif, arabe avec leur traduction qui rende le récit plus intéressant .

Ensuite il y a de l’humour nos deux damoiselles n’ont pas leur langue dans la poche et nos deux moines guerriers sont parfois dépassés. L’autre point fort de ce livre est que tous les personnages sont tolérants curieux des autres. Nos deux templiers sont devenus philosophes avec le temps et leurs réflexions sur la religion et la guerre sont très tempérées. Ce livre n’est pas sans me rappeler La Religion de Tim Willocks.

Les chroniques  d’Évariste, tome 1 : Frère du temple est un excellent roman historique à lire absolument. Pour ma part je vais ronger mon frein en attendant de lire la suite.

Merci à Seth Horvath pour ce SP.

N'oublie pas que tu es mon novice, que tu as fait vœu de pauvreté, de chasteté et surtout de silence "Mors et vita immanibus lingue" : la mort et la vie sont au pouvoir de la langue...

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