_ Les couleurs... elles doivent être intenses ! Ne pas faire une harmonie de gris que l'on oubliera vite, mais utiliser la couleur pure sans mélange. Tous ces tons l'un près de l'autre doivent donner l'impression qu'ils se retrouvent bien dans le tableau comme dans la nature.
Vincent a quitté le Midi, cette terre de lumière, d'exaltation et d'embrasement Il fait une courte halte chez son frère bien-aimé, Théo. Il y retrouve avec plaisir sa belle-soeur, Jo ainsi que son neveu,Vincent Willem. Puis il part pour Auvers-sur-Oise où le Docteur Gachet doit le soigner.
Dans ce petit village, c'est un Vincent apaisé qui peint à tue-tête pour oublier ses démons. Il ne vit pas sa peinture, il est sa peinture. le ciel est une immense palette. Les lumières douces, des champs de blés dorés, un joli petit village : tout parle de peinture. Vincent parle de son art, de sa vision, expérimente les techniques d'autres artistes qu'il admire tout en les adaptant à son style. Tout cette sérénité le mène à une introspection : il se bat pour sa peinture, il a conscience d'innover, il n'aime pas être une charge pour son frère et sa famille et il a peur d'une rechute.A la fin du mois de Juillet quand les jours diminuent, que le blé va être fauché, Vincent mettra fin à ses jours.
Alain Yvars prête sa plume à Vincent et réussi à nous faire voir le monde avec ses yeux. C'est une oeuvre intime. Un pari risqué. Un magnifique roman si beau, si prenant avec un style agréable. On y découvre un Vincent van Gogh bienveillant, attentif aux autres, qui découvre son art à travers les autres artistes et s'en inspire, un grand passionné... un génie.
L'auteur nous offre une belle page d'histoire, la vie dans les campagnes à la fin du 19ème siècle , les peintres, la fée verte (absinthe) boisson très prisée de l'époque, les guinguettes...
Un très beau premier roman. Alain Yvars donne vie aux derniers mois de Vincent. C'est réel grâce à ses belles descriptions.
Dernier petit point qui n'est pas des moindres, les bénéfices du livre sont reversés à l'association Rêves.
_ Je peins la vie comme je la ressens. Ma méthode : peindre en une seule fois en se donnant tout entier ; exagérer l'essentiel et laisser dans le vague, exprès, le banal. Un tableau doit être autre chose qu'un reflet de la nature dans un miroir, une copie, une imitation. J'ai compris qu'il ne fallait pas dessiner une main, mais un geste, pas une tête parfaitement exacte mais l'expression profonde qui s'en, dégage, comme celle d'un bêcheur reniflant le vent quand il se redresse fatigué...