Dans l'univers assez peu folichon de la médecine légale, Doyle avait tout d'une « donnée aberrante », pour reprendre une expression de Bradshaw. Il suffisait, pour s'en convaincre, de constater qu'elle portait à la morgue des tenues dignes d'un club sadomaso : des cheveux d'un noir de jais soulignés par un maquillage plus sombre encore, des bas résille et des talons aiguilles, des tatouages plus impressionnants que ceux de David Beckham et un rouge à lèvre à faire pâlir une pinte de sang artériel. Poe la trouvait tout à la fois belle et terrifante, ce qui ne l'empêchait pas de penser qu'elle était la meilleure dans sa partie.
Trois paires de doigts apparaissent soudainement, à qui appartiennent-ils ?
Si un corps est vite retrouvé et des suspects potentiels aussi, un coup de fil va changer la donne.
Quand un jeu sur la toile sert de prétexte à attirer des personnes fragiles, les manipuler jusqu’au suicide ou au meurtre. Les pistes deviennent nombreuses, comment être sûr de ne pas mordre à l’hameçon ? C’est là que Poe et son sixième sens vont intervenir.
Un sacré personnage que ce Washington Poe, qui vit loin de tout, intuitif, instinctif, qui se fie à ses ressentis. Des détails anodins finissent toujours par lui servir.
Cette enquête se termine par un final incroyable ! Digne de certains films hitchcockiens.
Heureusement que M.W.Craven a choisi de mettre tout son machiavélisme dans la rédaction d’excellents thrillers. Le texte est fluide, agrémenté de belles descriptions de la nature qui ne sont pas pour me déplaire. De l’humour et des personnages hauts en couleur parfois un peu trop caricaturaux.
Merci aux Editions de l’Archipel. Cette chronique n’engage que moi.
# Leguérisseur #NetGalleyFrance
L'absence de présence humaine prenait aux tripes. Seuls traversaient l'air les cris des goélands et des sternes, portés par le vent qui traversait rochers et crevasses en sifflant. Aux yeux de Poe, habitué à la solitude de Herdwick Croft, l'endroit ne manquait pas de charme. Il sortit de sa poche son BlackBerry et prit une photo qu'il envoya à Bradshaw par texto.
Comme Poe lisait beaucoup, tous les murs étaient habillés de planches en aggloméré ployant sous le poids d'ouvrages disparates. Il s'agissait pour l'essentiel d'études consacrées aux principaux tueurs en série de l'Histoire. Selon Poe, rares étaient ceux qui faisaient preuve d'originalité et fouiller dans le passé permettait de mieux décrypter leur fonctionnement. Il possédait également quelques livres consacrés à la mythologie et à la religion, deux sources d'inspiration essentielles pour les tueurs en série, ainsi que des traités de penseurs et de philosophes, depuis Aristote jusqu'à Sartre. Quelques étagères remplies de livres de poche confirmaient qu'il lisait aussi pour le plaisir, faute de regarder la télévision.