Mélodine soupira :
_ Je n'imaginais pas que ce serait aussi difficile ! - Rien n'est facile dans la vie, et tout s'apprend ; ta seule limite est celle que tu t'imposes à toi-même. Là où il y a le courage d'entreprendre, il y a la victoire.
_ Je vais te montrer comment recueillir du noir de fumée.
L'enlumineuse plaça un petit bassin de cuivre au-dessus de la flamme d'une chandelle et expliqua :
_ Le fond du récipient va se couvrir de suie, que l'on nomme noir de fumée ; je vais te demander, avec patience, de racler le dépôt à mesure qu'il se forme et de le faire tomber dans cette assiette. Avec cette poussière mélangée à de la gomme, on obtient un noir à peu de frais.
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Le grand livre du diable sert de trame à un roman qui se déroule au Moyen-Âge.
Une romance entre Mélodine, la jeune orpheline qui voit les morts et le jeune Fortuné.
Une époque où l'on prenait grand soin des livres. Ils étaient rares ce qui les rendaient précieux. Rédigés à la main, c'étaient de véritables œuvres d'art grâce au travail des enlumineurs.
La vie des enlumineurs du Moyen-Âge, la préparation des pigments, des parchemins, du support c'est passionnant ! De quoi créer des vocation.
On découvre aussi les rites funéraires associés au nouveau-mort.
Le dialogue entre la vie et la mort est particulièrement succulent.
Une période médiévale bien mystérieuse où les superstitions, le diable et la sorcellerie étaient toujours plus ou moins présents.
Un dossier apporte quelques précisions historique.
Je ne connaissais pas Anne Pouget mais j'apprécie tout autant son style que les connaissances qu'elle nous transmet.
Merci aux éditions Scrineo| Scrineo Histoire pour ce service presse.
#Legrandlivredudiable #NetGalleyFrance
Fortuné brisa ce silence harmonieux :
_ Tu vois, pour moi, le bonheur c'est ça, sans autre besoin que regarder le firmament, en respirant l'air du soir, en goûtant au calme de l'esprit. Cet instant magique, qui semblerait banal à certains, n'est autre que la paix de l'âme ; simplement parce qu'on prend le temps de le vivre pleinement et qu'il nous apporte un moment de répit dans nos journées laborieuses, qu'il nous rend heureux. Carpe diem, dit l'adage... Cueille le jour... Profite de chaque instant.
L'abbaye Saint-Victor possédait la plus grande et précieuse bibliothèque d'Europe, et - idée novatrice - ouverte au public ( les livres étaient enchaînés, on les consultait sur place). Les voyageurs y laissaient leurs ouvrages, d'autres les léguaient par testament ; ce nombre de volumes était enrichi par les moines copistes du scriptorium. On veillait à leur inventaire régulier, car les manuscrits craignaient l'humidité, la rouille, les vers, les souris... et le chat qui vivait en ses murs. Pour éviter les dégâts occasionnés par les chats promeneurs nocturnes (empreintes de pattes sales, urines), il était interdit de laisser un manuscrit ouvert durant la nuit.