_ Alors ? demanda Viviane à Kay, tandis qu'il se contorsionnait pour délacer son armure de cuir.
_ Alors rien, répondit-il à voix basse. On a détalé comme des lapins au premier coup de glaive.
_ Tu t'es battu ?
_ Non. J'ai couru comme tout le monde.
Ils échangèrent un petit sourire. Kay était bien le seul à ne pas déguiser la vérité.
L'abbé eut un petit rire.
_ Tu insinues que les hommes de guerre sont des idiots ?
_ Non j'insinue qu'ils sont aussi faciles à tromper que le reste du monde. Ce n'est pas à toi que je vais apprendre ça.
Myrddin ne répondit pas. Quand on prétendait parler aux nuages, on était mal placé pour défendre la nature humaine.
/image%2F7035123%2F20241023%2Fob_c50565_cover467102-medium.png)
Entre la superbe couverture et le titre, quelle invitation !
Un vent de fraîcheur souffle sur Camelot et ses légendes.
La surprise passée, on suit l'histoire avec enthousiasme.
Galahad et Myrddin se sont associés pour créer un roi qui unifiera la Bretagne.
Rénovation du château de Camelot, création de la table ronde, recherche d'un roi parfait. Quelle utopie même si tout part de bons sentiments.
Mais il suffit parfois d'un grain de sable...
Ici une fois la machine enrayée, les surprises ne manquent pas jusqu'au rebondissement final.
J'avoue un énorme faible pour les légendes arthuriennes et là tout y est les personnages, l'action, les complots, les combats.
J'avais très envie de découvrir Gabriel Katz dont la fameuse trilogie "Le Puits des mémoires" connaît des critiques élogieuses bien qu'il y ait beaucoup plus à découvrir.
J'ai adoré le style, l'imagination débordante et l'humour, je n'ai pu m'empêcher de sourire.
Amateur de Fantasy, des chevaliers de la table ronde et de belle plume, n'hésitez pas Excaliber sort aujourd'hui. Et une fois le livre fermé vous attendrez la suite, j'en trépigne d'impatience.
Merci aux éditions Scrineo I Imaginaire. Cet avis n'engage que moi.
# ExcaliberLaFabriquedesRois #NetGalleyFrance
Ils avaient été choisis parmi des centaines, ils allaient se montrer à la hauteur. Tous. Même ceux qui, passée l'inconscience de la bataille, étaient pris de haut-le-cœur en enfonçant leurs lames dans les chairs mortes.
Lorsqu'ils quittèrent le village, vingt-deux têtes aux yeux grands ouverts s'alignaient face à la route, pour annoncer le règne d'un roi qui n'existait pas.
Le vent se levait, gorgé de nuages noirs. Un souffle d'orage s'engouffrait par un carreau cassé, gonflant les voilages, soulevant les parchemins, faisant danser la poussière à la lueur vacillante des chandelles. Il se glissait dans le château par les murs éboulés, les fissures, les crevasses, et gémissait sous la porte avec des accents de nourrisson affamé. Sur les remparts, une bannière claquait dans la bourrasque.
Myrddin leva les yeux.
Quelque chose en ce début de printemps sentait la colère.