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roman choral

2025-10-25T20:08:43+02:00

Comme des bêtes

Publié par Althéa

On jouait à le terroriser. On devait attraper l'Ours sans se faire attraper par lui. On montait de véritables battues. C'était des conneries de sales gosses. On était atroces

Et encore un coup de cœur !

Comme des bêtes est un roman choral de Violaine Bérot. Tout à la fois banal et surprenant.

Entre légende, ignorance et superstition. C’est l’histoire banale d’un petit village reculé de montagne.

Mariette et son fils l’Ours doivent faire face à l’indifférence, à la méchanceté des habitants ainsi que la cruauté des enfants. Ils vivent seuls en dehors du village là où la différence de l’enfant n’est pas une gêne. Mais une enfant venue d’on ne sais où, va ramener tout ce petit monde à la civilisation et à ses règles car l’Ours bien qu’adulte a des réactions d’enfant alors que certains imaginent le pire.

Tout le monde sera interrogé et donnera sa version. Les taiseux parleront, des secrets seront révélés,  au fur et à mesure du récit, la grotte aux fées prendra de l’importance.

J’ai beaucoup aimé la construction du récit au ton juste alternant une poésie sur la grotte et un habitant du village. À chaque fois, le récit gagne en profondeur et entraîne d’autres révélations.

Se dégagent quelques beaux portraits : cette mère qui protège son enfant, lui donne tout l’amour possible et a changé de vie pour lui. Ensuite, vient ce voisin qui garde secret ce qu’il a  découvert et ce coureur qui leur fait signe en passant.

Une vision de la société qui nous impose ses dictats et malheur à celui qui ne s’y conforme pas. Et une grotte assez symbolique qui a régi la vie des villageois pendant des siècles.

Un court texte émouvant, dérangeant. 

À lire absolument.

Auprès de nous
les fées
disparaît
la peur des géants.

S'envole
La peur des géants
avec nous
les fées.

Alors
les entendons rire
entendons rire les géants
entendons tinter
à nos oreilles les fées
leur rire.

À nos oreilles
comme des chatouilles
le rire des géants.

Leur rire
pour de petits riens
un rayon de soleil sur le nez
trois fourmis soulevant un brin d'herbe
leur rire
aux géants
pour de petits riens.

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2025-09-27T07:26:10+02:00

La dame aux oiseaux

Publié par Althéa

De l'amour je n'avais découvert que les gestes et le plaisir, non ce brasier qui ravage et consume une vie.

Un récit sans prétention, bien écrit, on se laisse prendre à ce roman choral.

La Bretagne à la morte saison, un petit village et son café.

Quelques habitants, leurs secrets et un tragique accident de voiture qui bouleversera bien des vies.

Thomas, le patron du bar le Cap Horn, qui va découvrir son père.

« Cette absence faisait partie de moi. Je n'en souffrais pas, puisque je n'avait jamais connu autre chose. Et voilà que la dame aux oiseaux faisait apparaître cet inconnu au détour d'une phrase. »

Annie, sa mère, veuve trop jeune qui porte un lourd secret.

« Ce matin, j'épluchais des carottes dans la cuisine, et je vois par la fenêtre une voiture qui se gare devant le Cap Horn. Cette femme en descend. Je ne l'ai pas revu depuis trente ans. »

Elise, la dame aux oiseaux, son côté mystérieux, cette passion qu'elle a connue et ses confidences à Thomas.

« Comme Juliette au tombeau de Roméo, comme Isolde après la mort de Tristan, j'étais condamnée à ne plus pouvoir vivre vraiment sans Valentin. »

Et puis, Léon, ancien d'Algérie, dont il parle par bribe.

« ... Je suis un passeur. Je fais contrebande de mots entre les morts et les vivants. Rien de plus. Je regarde. J'entends. Je réfléchis. Je garde tout pour moi. »

Une histoire où la nostalgie et la curiosité des uns ravivera une vieille haine destructrice.

Un récit qui donne aussi la vedette à la Bretagne, ses paysages, ses oiseaux et la mer. 

Un roman agréable à lire où l'on a envie de cheminer avec les personnages et de savoir ce qu'il adviendra d'eux.

Merci aux éditions Grasset

# Ladameauxoiseaux # NetGalleyFrance

Je prends la sente à peine au bout de la plage des Alleux, traverse la zone humide dos à l'océan, et je vais m'asseoir sur les ruines. Les massettes des roseaux strient l'horizon. Des grenouilles sautent, comme si je les avais dérangées. Je ne m'approche pas du nid du héron cendré. Un scarabée vert émeraude se faufile entre les gravats. L'odeur de la tourbe se substitue peu à peu à celle de la plage. Des oisillons invisibles réclament sans cesse leur pitance à des parents absents. Une couleuvre à collier montre sa tête et nage en zigzaguant. Je suis au cœur des marais.

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