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2024-09-11T19:37:54+02:00

Chronique d'Évariste

Publié par Althéa

De fait l'expérience m'avait enseigné qu'il suffit parfois d'utiliser un denier de vérité pour camoufler le plus gros des mensonges.

Un contexte historique passionnant le Moyen-Age, les croisades et les templiers peu de temps avant leur arrestation. Des personnages qui n’ont rien en commun, que rien ne devrait rapprocher à première vue : une musulmane, une juive, deux croisés et pourtant…

Évariste est mandé par son maître Géraud de Villeneuve pour trouver qui est favorable aux  templiers. Le temps presse, les rumeurs courent au sujet d’une arrestation des templiers. Le roi Philippe IV a grand besoin d’argent.

Évariste est un chevalier du temple brillant, intelligent, non-conformiste (il voyage seul), il a aussi un don bien particulier.

Tout au long de son enquête, il va sauver Leïla, une jeune musulmane. Retrouver un vieil ami, Simon, chevalier du temple avec qui il a combattu à Saint Jean d’Acre. Il  acceptera aussi d’emmener sous sa protection Yokébed, une jeune file juive retrouver son promis à Paris. Et c’est ainsi qu’une compagnie peu ordinaire se trouve en route pour Paris.

C’est une bien belle histoire dans laquelle on entre de suite, Seth  Horvath a un véritable talent de conteur, le tout agrémenté par de solides connaissances, avec l’usage des expressions de l’époque et de nombreux mots en latin, juif, arabe avec leur traduction qui rende le récit plus intéressant .

Ensuite il y a de l’humour nos deux damoiselles n’ont pas leur langue dans la poche et nos deux moines guerriers sont parfois dépassés. L’autre point fort de ce livre est que tous les personnages sont tolérants curieux des autres. Nos deux templiers sont devenus philosophes avec le temps et leurs réflexions sur la religion et la guerre sont très tempérées. Ce livre n’est pas sans me rappeler La Religion de Tim Willocks.

Les chroniques  d’Évariste, tome 1 : Frère du temple est un excellent roman historique à lire absolument. Pour ma part je vais ronger mon frein en attendant de lire la suite.

Merci à Seth Horvath pour ce SP.

N'oublie pas que tu es mon novice, que tu as fait vœu de pauvreté, de chasteté et surtout de silence "Mors et vita immanibus lingue" : la mort et la vie sont au pouvoir de la langue...

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2024-09-08T19:49:11+02:00

Ceux du lac

Publié par Althéa

Nous sommes comme des poètes, Naya
- apatrides
Le grand Ghérasim Luca l'a dit bien avant moi : Minez vos nations, crachez sur vos nations.
Lui qui refusait passeport et papiers et qui écrivit avant de se jeter dans la Seine : Il n'y a plus de place pour les poètes dans ce monde.

« Je suis de ceux, crasseux et basanés, qu’on insulte sitôt qu’ils entrent dans l’enceinte des beaux quartiers.

Gitans, Roms, Tsiganes, chacun nous nomme par son propre venin

- voleurs, menteurs, mendiants. Sur

la langue, sur toutes les langues, la

même hargne, le même dédain. »

Le temps d’une lecture je suis devenue « ceux du lac », j’ai fait parti du clan Serban.

Les Serban sont cinq garçons, une fille, le père. Ils vivent simplement en harmonie avec une nature plutôt rude mais ils savent lire, sont libres et se refusent à vivre en ville dans un ghetto.

Ils n’ont pas grand-chose et sont heureux comme ça. Le peu qu’ils ont le ciel, le soleil, la terre, la nature, leur cabane, leur est repris pour construire une réserve. Bien qu’ils fassent parti de cet écosystème, les voir pourrait déranger la bonne conscience des visiteurs ou leur ouvrir les yeux.

Ainsi ce projet va faire d’eux des assistés, des inadaptés, rattrapés par la civilisation, sa violence, l’alcoolisme, le racisme.

Leur infortune va nous permettre de découvrir de nombreux personnages hauts en couleur qui vont témoigner de leur vie avant et après Ceaucescu.

Une mention spéciale pour Moroï qui part son regard et la confiance dont il fait preuve échappera à la mort plusieurs fois.

Des légendes, du fantastique, des secrets, une promesse tenue, un récit qui nous tient en haleine.

C’est l’occasion de découvrir un autre pan de l’histoire roumaine et de ses souffrances avec les minériades dont j’ignorais tout.

Corinne Royer fait désormais partie de ces autrices dont j’ai envie de lire d’autres romans tant pour le style que pour les sujets abordés.

Un roman qui m’a bouleversée, choquée, indignée et fait réfléchir sur notre monde et ses aberrations.

« Renoncer à la liberté et aux grands espaces, au rythme quiet des saisons inscrit dans la laitance de la lune, à la fierté de ne rien devoir à personne. » Est-ce humain d’en obliger d’autres à subir ce destin ?

Merci aux éditions du Seuil pour ce service de presse. Cette chronique n’engage que moi.

#Ceuxdulac #NetGalleyFrance

Sasho était persuadé que les hommes éloignés de la nature mouraient ainsi, dans une tritesse résignée. La mortelle-même était mortifiée de les prendre de cette manière, en cette enclave de béton où ils avaient vécu comme dans un cercueil déjà clos.

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2024-09-05T16:55:38+02:00

Le guérisseur

Publié par Althéa

Dans l'univers assez peu folichon de la médecine légale, Doyle avait tout d'une « donnée aberrante », pour reprendre une expression de Bradshaw. Il suffisait, pour s'en convaincre, de constater qu'elle portait à la morgue des tenues dignes d'un club sadomaso : des cheveux d'un noir de jais soulignés par un maquillage plus sombre encore, des bas résille et des talons aiguilles, des tatouages plus impressionnants que ceux de David Beckham et un rouge à lèvre à faire pâlir une pinte de sang artériel. Poe la trouvait tout à la fois belle et terrifante, ce qui ne l'empêchait pas de penser qu'elle était la meilleure dans sa partie.

Trois paires de doigts apparaissent soudainement, à qui appartiennent-ils ?

Si un corps est vite retrouvé et des suspects potentiels aussi, un coup de fil va changer la donne.

Quand un jeu sur la toile sert de prétexte à attirer des personnes fragiles, les manipuler jusqu’au suicide ou au meurtre. Les pistes deviennent nombreuses, comment être sûr de ne pas mordre à  l’hameçon ? C’est là que Poe et son sixième sens vont intervenir.

Un sacré personnage que ce Washington Poe, qui vit loin de tout, intuitif, instinctif, qui se fie à ses ressentis. Des détails anodins finissent toujours par lui servir.

Cette enquête se termine par un final incroyable ! Digne de certains films hitchcockiens.

Heureusement que M.W.Craven a choisi de mettre tout son machiavélisme dans la rédaction d’excellents thrillers. Le texte est fluide, agrémenté de belles descriptions de la nature qui ne sont pas pour me déplaire. De l’humour et des personnages hauts en couleur parfois un peu trop caricaturaux.

Merci aux Editions de l’Archipel. Cette chronique n’engage que moi.

# Leguérisseur #NetGalleyFrance

L'absence de présence humaine prenait aux tripes. Seuls traversaient l'air les cris des goélands et des sternes, portés par le vent qui traversait rochers et crevasses en sifflant. Aux yeux de Poe, habitué à la solitude de Herdwick Croft, l'endroit ne manquait pas de charme. Il sortit de sa poche son BlackBerry et prit une photo qu'il envoya à Bradshaw par texto.

Comme Poe lisait beaucoup, tous les murs étaient habillés de planches en aggloméré ployant sous le poids d'ouvrages disparates. Il s'agissait pour l'essentiel d'études consacrées aux principaux tueurs en série de l'Histoire. Selon Poe, rares étaient ceux qui faisaient preuve d'originalité et fouiller dans le passé permettait de mieux décrypter leur fonctionnement. Il possédait également quelques livres consacrés à la mythologie et à la religion, deux sources d'inspiration essentielles pour les tueurs en série, ainsi que des traités de penseurs et de philosophes, depuis Aristote jusqu'à Sartre. Quelques étagères remplies de livres de poche confirmaient qu'il lisait aussi pour le plaisir, faute de regarder la télévision.

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2024-09-04T07:37:39+02:00

Celles qu'on tue

Publié par Althéa

Tuer des femmes est la soupape de sécurité de la mono-haine des protomachos. Bien sûr que je parle d'une façon générale. Une partie des protomachos déverse sa fange sur les homosexuels, les immigrés, les transgenres, les noirs, les pauvres mais la majorité, la grande majorité concentre toute sa haine sur les femmes.

Et c’est parti pour une immersion en Amazonie dans la région de l’Acre.

Une région où naître femme est une condamnation à mort.

Une toute jeune fille est violée, mutilée, assassinée  dans la forêt.

Trois fils de familles influentes resteront en liberté.

Trois femmes vont se brûler les doigts en réclamant justice.

Derrière cette histoire se cache les mille et unes raisons ainsi que tout ce qui peut servir d’arme (au gré de l’imagination) et les différentes personnes (encore une longue liste) capables de tuer.

Quant aux causes, il n’y a que l’embarras du choix.

Les femmes sont les biens tristes vedettes de ce roman et on se rend compte que toutes sont impactées par cette histoire soit en temps que victimes collatérales, soit dans leur attitude vis-à-vis des hommes.

Après une telle lecture comment ne pas voir un monstre dans chaque homme ?

Et que vaut une femme aux yeux de la justice ? Et là pas besoin d’aller en Amazonie, il me semble.

Patricia Melo mêle avec brio histoire et politique du Brésil, phénomène sociétal et réalisme magique car une partie du récit prend place parmi des tribus amazoniennes.

Le style est fluide, sombre et parfois poétique.

Un roman coup de poing qui laisse sans voix et que je vous conseille de lire.

Merci aux éditions Buchet Chastel

#Cellesquontue # NetGalleyFrance

Rayane Barros de Castro,
dix-sept ans,
est morte de plusieurs balles.
Avant de la tuer, son assassin
lui a envoyé
un message sur WhatsApp :
« Je vais vivre ma vie, mais toi,
tu ne vivras pas la tienne. »

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2024-09-01T19:04:51+02:00

Le cheval rouge

Publié par Althéa

Une gigantesque fresque historique de mille cinq cent pages. La seconde guerre mondiale vécue par les italiens.
En 1940, la classe 1921 du petit village de Nomana s'apprête à partir en guerre, la majeure partie n'est pas fasciste et certains ne croient pas à cette éventualité, les étudiants partent les derniers. Certains partiront en Afrique et d'autres en Russie qui deviendra la Bérézina des italiens. Nous allons aussi découvrir la guerre en Italie qui va se retrouver divisée à la fin du fascisme, envahie par les allemands et les alliés.
Ce livre dénonce la guerre, les idéaux politiques : fascisme, nazisme, communisme qui menés par une poignée d'hommes persuadés d'avoir raison ont mis la terre à feu et à sang. Il dénonce le communisme qui petit à petit détruit toutes les couches sociales pour n'en obtenir qu'une.
Eugenio Corti nous livre une immense réflexion sur les hommes qui deviennent pire que des bêtes, torturent, massacrent, deviennent haineux alors que d'autres s'entraident, ont un sens de l'honneur, aident les plus faibles donnant à se demander s'il n'ya pas deux sortes d'hommes. Pour l'auteur la religion est ce qui retient les hommes de toutes ces abominations. Je croyais en avoir vu beaucoup mais non, cette guerre n'a pas fini de me surprendre avec cette surenchère dans l'horreur, indicible, l'inimaginable, personne n'est épargné ni les civils, ni les soldats.
Il faut absolument lire ce roman ne serait-ce que pour réaliser à quel point ce ne fut que de la souffrance de tous côtés. de nos jours la religion a ses failles et ne trouve guère preneurs mais une spiritualité, une éthique ou la volonté de préserver la vie sont indispensables.
Ce qui me restera de la classe 1921, c'est leur désir de reconstruction du pays un peu comme si ils se reconstruisaient eux-mêmes après tout ce qu'ils ont vécus.
Une découverte de la seconde guerre mondiale sur le front est que je ne connais que très peu.

#Le cheval rouge #NetGalleyFrance

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