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2024-08-22T16:18:05+02:00

Sarah Bernhardt : le rire incassable

Publié par Althéa

Je n'aurais jamais pu écrire longtemps sur quelqu'un que je ne connais pas de quelque manière que ce soit.

Une lecture légère et spirituelle.

Une biographie sous forme de dialogues fictifs entre deux monstres sacrés.

Deux femmes : Sarah Bernhardt et Françoise Sagan ont suivi leur cœur et vécu leur vie au gré du vent sans se soucier du qu’en dira-t-on.

Qui mieux que Françoise Sagan pouvait comprendre et donner vie à Sarah Bernhardt du fond de sa tombe.

C’est malicieux, sans faux-semblants, avec quelques questions sans réponses, Sarah s’y amuse de son rire incassable. Et Françoise partage admiration, curiosité et suppositions pour la tragédienne.

 Deux temporalités, deux femmes modernes et indépendantes, de nombreux points communs dans leur vie.

Une lecture que je quitte à regret encore sous le charme de la plume de l’une et la vivacité de l’autre. Un livre à lire absolument !

Merci aux éditions Le livre de poche pour ce service de presse

#SarahBernhardtlerireincassable #NetGalleyFrance

La vie est grande et libre et drôle. La vie est étonnante. Il y a du vent, il y a des larmes, il y a des baisers, il y a des folies, il y a des envies, il y a des remords.

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2024-08-21T16:37:17+02:00

Après la brume

Publié par Althéa

Je l'ai entendue crier. Par petits groupes, les habitants se rassemblent sous les falaises, les frontales s'allument, une à une. Les motspassent des uns aux autres, battue, demain six heures. Le cri traverse le groupe. Animal, rauque, la douleur d'un membre rongé, la rage de celle qui désire le meurtre, la blessure. La détresse. Je n'ai jamais rien entendu de pareil.

Raph a disparu.

Des femmes la recherchent.

Une île avec ses sortilèges.

Après la brume est un premier roman qui je l'espère ne sera pas le dernier.

Un roman choral qui se lit d'une traite emporté par le souffle de ce récit.

L'occasion pour nous de découvrir les femmes de l'île, leurs liens, leurs vies, leurs souffrances car la mer est bien souvent synonyme de deuil et de légendes.

J'ai été séduite par le style d'Estelle Rocchitelli, phrases courtes, chapitres courts, une écriture viscérale.

Un récit à la frontière du réalisme magique, avec la nature pour écrin.

Un récit beau, poétique et inquiétant.

Je tiens à remercier Marie-Anne Lacoma des éditions Dalva qui a eu la gentillesse de m'envoyer ce service de presse.

 Un coup de cœur de la rentrée. 

 

Je pense à la tempestaire, qui parcourt les villages, bâton à la main, au bout des lèvres les derniers ragots, les querelles, les noces, les nouveaux-nés. Elle n'appartient à aucun bourg. Quand les courants l'acceptent, elle vient jusqu'à l'île pour calmer les bêtes, apaiser les moutons affolés par les bourrasques, en soufflant dans une flûte de roseau.

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2024-08-21T09:17:43+02:00

Il neige sur le pianiste

Publié par Althéa

J’ignorais encore que le musicien venait également de tomber dans le cercle magique annoncé quelques minutes plus tôt par le retard, qu’il s’agirait d’un bizarre roman d’amour, qu’il en serait le personnage, et qu’avec le renard ça m’en ferait deux, et que jusqu’à la fin je ne saurais pas lequel des deux j’allais aimer le plus.

 

 

Certaines phrases sont des invitations à la lecture d’un livre, celle-ci en fait partie :

« Ceux qui ne veulent pas tuer n’en ont pas fini de soigner le monde autour d’eux, c’est comme ça. Il faut nous y faire.»

J’ai emprunté les yeux de la narratrice et je me suis laissée aller à admirer ce renard, à contempler ce pianiste endormi. Son regard se pose, enveloppe, questionne, commente.

C’est un texte surprenant, envoûtant.

Des instants précieux capturés. La vie dans toute sa richesse, sa sensualité. Le son de la neige, l’odeur des pins, le roux du renard, les silences du pianiste, sa musique et les photographies de maisons atypiques qu'il collectionne.

Une vie hors du temps. Une solitude choisie, recherchée, loin d’un monde chaotique. Une vie simple où les plus petites choses ont de l’importance.

Merci à Claudie Hunzinger pour cette œuvre poétique pleine d’humanité.

Parce que je fais partie du peuple animal et que je suis à moitié sylve. Ce roman est une épiphanie, un instant de grâce. Un énorme coup de cœur pour sa douceur et sa beauté.

Allez guetter la venue du renard, pénétrez dans son cercle magique.

Merci aux éditions Grasset de leur confiance.

Il neige sur le pianiste sort le 21 août 2024

# Ilneigesurlepianiste # NetGalleyFrance

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2024-08-20T17:50:36+02:00

La dent dure

Publié par Althéa

Fascinée par la richesse matérielle de ce trésor, mais plus encore par la beauté baroque et sans âge de la dent, elle se sentit revigorée. L'incongruité de sa trouvaille lui prouvait qu'il s'agissait d'un signe du destin.
Finalement, elle exultait, se sentait libre, reprenait contact avec elle-même. Elle était la louve qu'on avait voulu transformer en chatte. Chaque pas loin de cette prison avait été une renaissance.

 

Un grand coup de cœur pour ce premier roman et j’espère que d’autres suivront.

La dent dure est tout à la fois un roman picaresque, contemporain et féministe. Une dent va donner du mordant à trois femmes qui ne se laisseront pas abattre.

L’auteur professeur d’histoire du Moyen-âge est dotée d’une plume forte, acérée, amusante. Isabelle Garreau est tout à la fois poète et conteur.

Elle nous balade à travers les âges. Au Moyen-âge avec une guérisseuse, au siècle de Xerxès en Perse avec son harem, histoire qui nous mènera jusqu'en Scandinavie.

Et plus près de nous, dans les années quatre-vingt où j’ai été très surprise par cette mentalité bourgeoise provinciale digne des années cinquante où une jeune femme sera contrainte de fuir son village et devenir SDF. Très intelligente et révoltée, elle pillera des églises, se livrera à un traffic de reliques car elle a une dent contre le directeur du pensionnat.

On passe, on glisse sur certains événements. Quand une femme tombe, d’autres femmes prennent le relais. La force des femmes est inébranlable, leur courage intarissable. Un court récit qui fait du bien. Et une histoire fort originale.

Merci aux éditions Dalva pour ce service presse.

 

 

 

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2024-08-19T11:55:18+02:00

Je t'ai donné des yeux et tu as regardé les ténèbres

Publié par Althéa

Mais las, mes filles, quelle désillusion. Parce que, quand Margarida est morte, les mains serrées l'une contre l'autre, les ongles d'abord roses, puis blancs, la bouche ouverte et les yeux guettant les joies éternelles, toute sa personne prête, haletante, fondant de désir, il n'y eut ni chérubins, ni trompettes, ni éclat lumineux, ni spasmes de gloire, ni extase étouffante. Juste un cercle de femmes sales et revêches. Grotesques et vulgaires. Rien d'autre. Aussi triste que ça.

La maison craqua comme si on avait écrasé ses os. Ensuite il y eut un long silence que rompit la chouette, dehors, puis à nouveau le silence. La nuit était tapie dans le mas comme une bête sauvage et les ombres se promenaient dans la maison, sans pieds. Chaque recoin avait une noirceur propre, lourde, caverneuse, profonde. La chambre où dormait Bernadeta était sinistre. Le salon était lugubre. L’escalier ressemblait à un puits. L’entrée était glauque. La cuisine, la gueule d’un loup. Sans fond. On ne voyait ni les murs, ni la cheminée, ni la fenêtre, ni la table, ni les chaises, ni l’évier. Comme s’ils n’étaient pas là. Comme s’il n’y avait pas de cuisine, ni de mas. Rien que l’obscurité.

Une fois le livre fermé, je suis restée sans voix, submergée par les mots, les émotions, prisonnière du Mas Clavell et de son atmosphère.

Une maison veille sur les femmes qui l’habitent au fin fond des Pyrénées catalanes.

Des femmes porteuses de mémoires, d’histoires, de secrets. Tout est révélé en une journée à la mort de Bernadeta pendant que les autres femmes de la maison l'attendent.

Des vies simples de femmes incultes pour la plupart qui vivent sur une terre rude et ingrate qui enfantent, cuisinent et racontent la cruauté de la nature et des hommes.

Les hommes sont surtout des géniteurs et connaissent des morts brutales : guerre, état, nature, tant de dangers les guettent.

Quant aux enfants, beaucoup souffrent de malformations et les garçons disparaissent eux aussi.

On y parle beaucoup de Dieu et du Diable car les vieilles croyances paysannes et les superstitions sont omniprésentes.

Irene Solà nous régale de légendes, de réalisme magique, c’est tout à la fois poétique et d’une laideur extrême. L’oralité, l’instinct et l’animalité sont au rendez-vous. Un texte magnifique qu’il ne vous reste plus qu’à découvrir.

Après " Je chante et la montagne danse", je suis à nouveau conquise par "Je t'ai donné des yeux et tu as regardé les ténèbres" d’Irene Solà.

Je tiens à remercier les éditions du Seuil ainsi que Babelio pour cette masse critique privilégiée qui fut un très beau cadeau.

Elle dormait avec des hommes et des démons, Alexandra ! Tandis que sa mère, Marta, qui avait la jugeote aussi courte que la queue des chèvres, exaspérante, ignorante et oublieuse de tout, qui ne savait rien et même pas qui était Margarida, se promenait dans la maison comme si c'était la sienne, allumant et éteignant des lumières et pissant dans les coins avec cette tête, complètement vide et sans mémoire, qui faisait cling-cling, clang-clang, clong-clong.

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